Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/434

Cette page n’a pas encore été corrigée

grande importance à savoir quelle personne est venue à la mairie de Joigny y prendre la pièce que voici. »

En même temps, l’artiste mettait sous les yeux du maire le procès-verbal de dépôt aux Enfants-Assistés de Lucie Fortier.

« Comment cette pièce se trouve-t-elle entre vos mains, monsieur ? s’écria l’officier de l’état civil. C’est un acte authentique qui n’aurait jamais dû sortir de la mairie. C’est une copie qui devait être délivrée. Encore une fois, monsieur, comment cet acte se trouve-t-il entre vos mains ?

– D’une façon très indirecte : il m’a été confié et, comme on s’en est servi pour accomplir une infamie, je voudrais savoir à qui on l’a livré.

– Cet acte a certainement été dérobé. Je vais tâcher de savoir par qui. »

L’officier de l’état civil, en compagnie d’Étienne Castel, prit la direction de la mairie et se rendit auprès du secrétaire.

« Faites chercher immédiatement aux archives le registre de dépôt aux hospices où se trouve l’année 1862. »

L’employé sortit en toute hâte. Au bout de trois minutes, il reparut.

« Monsieur le maire, voici, dit-il.

– Cherchez au folio deux de l’année 1862. »

D’une main tremblante, le secrétaire feuilleta le volume.

« Où est le procès-verbal qui devrait se trouver annexé ici ? demanda le maire en touchant la page du registre.

– Mais, je ne sais, monsieur, balbutia le secrétaire.

– Comment. Il manque une pièce authentique, et vous ignorez où elle est ! Eh bien, la voilà monsieur ! ajouta le maire en mettant le procès-verbal sous les yeux du secrétaire stupéfait. Au lieu de donner copie on a livré l’original ! Montrez-moi le récépissé de cet acte.

– Je n’ai pas de récépissé. Pour que cette feuille soit sortie des archives à mon insu, il faut qu’on l’ait soustraite.