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« Ma mère… balbutia-t-elle. Elle est peut-être plus à plaindre que moi ! »

* * *

« J’ai eu tort de laisser voir que j’avais deviné Jeanne Fortier sous Lise Perrin, se disait-il. La faire arrêter eût été la pire des maladresses… Néanmoins, la présence de Jeanne Fortier à Paris est un danger permanent, il faut que ce danger disparaisse. »

Le millionnaire trouva Lucien Labroue auprès de Mary. Le jeune homme continuait à jouer consciencieusement le rôle imposé par Georges Castel. On se mit à table. Le déjeuner fut court. Lucien ne pouvait laisser longtemps l’usine sans surveillance. Paul Harmant, de son côté, ne tarda guère à quitter l’hôtel. Il sortit à pied et gagna la demeure d’Ovide Soliveau.

Au moment de sonner, sur le trottoir, de l’autre côté de la rue, il aperçut Ovide Soliveau. Il traversa la chaussée et rejoignit Ovide.

« Tiens ! tiens ! s’écria Soliveau en tendant la main à son prétendu cousin ! Par quel hasard dans ce quartier ?

– Nous avons à causer sérieusement, très sérieusement.

– Alors, dit le Dijonnais, allons dîner. Nous causerons ensuite, car j’ai une faim de loup. »

Les deux hommes entrèrent dans un restaurant voisin de la place Clichy et demandèrent un cabinet. Ovide commanda le menu et s’installa en face du millionnaire. Une fois le dîner servi, Paul Harmant dit à voix basse :

« J’ai peur que nous ne soyons perdus sans ressources… »

Ovide prit une physionomie consternée.

« Qu’est-ce que tu me chantes là ? s’écria-t-il.

– Voici la situation en quelques mots : Jeanne est à Paris, et elle a retrouvé sa fille !