Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/367

Cette page n’a pas encore été corrigée

– À l’hôtel, répondit Ovide.

– Ah ! ça par exemple, c’est ennuyeux. Le déjeuner, passe encore, mais pas le dîner. J’aimerais dîner ici ; on se met à son aise. Arrangez-vous pour qu’on nous serve ici le soir. »

On rejoignit l’hôtel où le dîner attendait.

« Madame est satisfaite du pavillon ? demanda l’hôtesse.

– Tout à fait.

– Vous serez tranquille. Pas de voisins, sauf à droite, une maison habitée par une dame, la sœur du docteur Richard.

– Si je suis malade, je l’appellerai par-dessus le mur…

– Il ne vous entendrait pas. La propriété est grande, et la maison se trouve au bout du jardin. »

Ovide écoutait avec attention et notait chaque parole… Depuis quatre jours nos deux personnages habitaient Bois-le-Roi dont c’était la fête patronale. La jeune fille voyant le pseudo-baron de Reiss attentif auprès d’elle, commençait à croire qu’elle l’avait mal jugé, qu’il ne songeait nullement à se servir contre elle de la déclaration dont il était possesseur.

Après le déjeuner, Amanda eut envie de faire une promenade en bateau. Depuis le matin Ovide s’était plaint d’un violent mal de tête.

« Ma belle poulette, fit-il, je n’aurai pas aujourd’hui le courage de vous accompagner. Permettez-moi d’aller me reposer. Où nous retrouvons-nous ?

– Je ne veux point abuser de vous, répondit Amanda. J’irai faire un tour sur la rivière. Allez vous reposer.

– Ici, avant dîner. J’y viendrai prendre mon absinthe. »

Ovide quitta la jeune femme et se rendit à la villa des Mûriers. Une fois la porte du pavillon refermée derrière lui, ouvrant l’armoire dans laquelle il avait soigneusement enfermé sa valise, il tira de cette valise la fiole que nous l’avons vu placer entre deux chemises. Un sourire vint à ses lèvres tandis qu’il regardait cette fiole.

« La liqueur bavarde, fit-il, me donnera encore un résultat. »