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I

Le matin du jour qui suivait les incidents racontés par nous dans nos précédents chapitres, Ovide Soliveau, un peu avant onze heures, arriva au restaurant où il déjeunait assez souvent avec Amanda. Celle-ci ne se fit point attendre, et dit en rentrant dans le cabinet réservé pour eux :

« Déjeunons vite… Je meurs de faim. »

Amanda n’avait point exagéré son appétit. Elle se mit à dévorer. Ovide, lui, mangeait à peine et paraissait soucieux.

« Ah ! ça, qu’avez-vous donc ? vous ne mangez pas, vous ne buvez pas… Êtes-vous malade ?

– Non… je m’ennuie de la monotonie de l’existence. Menez-moi passer quelques jours à la campagne. »

En disant ces mots, Melle Amanda commettait une grave imprudence. Ovide dissimula un sourire de satisfaction.

« Vous n’êtes pas libre, dit-il.

– Je demanderai un congé à ma patronne.

– Eh bien, demandez le congé. Je vous emmène à la campagne pour huit jours, ce soir.

– Je ne demande pas mieux. Où irons-nous ?