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XII

Mary était de plus en plus souffrante. Seule, la surexcitation la soutenait, mais elle n’était plus que l’ombre d’elle-même.

Paul Harmant éprouvait d’indicibles angoisses en voyant dépérir ainsi son enfant. Il conservait cependant la ferme croyance qu’un mariage avec Lucien triompherait du mal et serait le salut pour elle. Muni de la pièce authentique qu’Ovide Soliveau avait été prendre à l’hospice des Enfants-Trouvés, Paul Harmant attendait de pied ferme le jeune homme.

Au quai Bourbon, le petit logis du sixième étage était en fête. Lucie avait reçu une dépêche annonçant l’arrivée de son fiancé pour le lendemain soir.

Enfin arriva le jour si impatiemment attendu. Lucien avait avancé de douze heures son départ de Bellegarde. En descendant du chemin de fer, il courut au quai Bourbon.

Les deux fiancés, les yeux pleins de douces larmes, tombèrent dans les bras l’un de l’autre avec une émotion attendrie, puis maman Lison reçut une accolade amicale.

« Et dire que sans vous, maman Lison, je ne l’aurais peut-être pas retrouvée vivante ! » s’écria Lucien.

Il se faisait raconter par le menu ce qu’il savait déjà,