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– Qu’elle a pris l’engagement de vous payer ?

– Oui, monsieur. Engagement que jusqu’à ce jour elle n’a point tenu. Mais je lui tiendrai parole, moi ! Je lui ai accordé un délai d’un an. Quand le dernier jour de ce délai sera écoulé, et il approche, je porterai plainte au procureur et je la ferai arrêter. C’est une dangereuse coquine. Elle a perdu ici un brave garçon en le poussant à faire des billets faux pour elle.

– Vous voulez parler de M. Duchemin ? Permettez-moi de vous dire que vous commettez une erreur involontaire, M. Duchemin n’a fait aucun billet faux. Ce bruit calomnieux était répandu par un créancier mécontent, désintéressé du reste à cette heure. Mais revenons à Melle Amanda Régamy. Elle a reconnu par écrit le vol qu’elle venait de commettre ?

– Oui, monsieur. Avec cette pièce je la tiens.

– Cette pièce, je viens vous prier de me la remettre parce que je viens vous payer.

– Vous m’apportez les mille francs que me doit Amanda ?

– Parfaitement. Et encore avec les intérêts de l’argent depuis une année ! Les intérêts à cinq du cent sont de cinquante francs. C’est donc mille cinquante francs que je vais vous remettre. »

Ovide tira de son portefeuille un billet de mille francs, et de son porte-monnaie deux louis et une pièce de dix francs, puis il ajouta, en posant le tout sur le comptoir :

« Veuillez me donner un reçu et me remettre la déclaration de Melle Amanda. »

Mme Delion écrivit un reçu et alla chercher la confession de son ex-demoiselle de magasin, ainsi conçue :

« Je reconnais avoir volé à Mme veuve Delion deux pièces de dentelles d’une valeur de cinq cents francs chacune ; je prends l’engagement de lui payer la somme de mille francs, avec les intérêts, dans l’espace d’une année à partir de ce jour, si je ne veux pas être poursuivie pour mon crime. »