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Mme Lebret, son gendre et sa servante. Tous les trois pleuraient.

« C’est fini, maman Lison », dit Lebret d’une voix entrecoupée.

La porteuse de pain, les yeux pleins de larmes, murmura :

« Vous me pardonnerez de ne pas être revenue hier soir.

– Ma belle-mère m’a dit que vous aviez été retenue, et vous êtes toute pardonnée, maman Lison ; ma pauvre femme vous aimait beaucoup. Vous resterez ici, comme de son vivant… »

Jeanne sanglotait. Elle balbutia :

« J’aurais voulu vous demander la permission de retourner aujourd’hui à Bois-Colombes, près de ma pauvre blessée…

– Vous le pouvez, maman Lison.

– Demain matin je serai ici et je reprendrai mon service. »

Tandis que Jeanne arrivait à Bois-Colombes, on était fort étonné chez Mme Augustine de ne pas voir Lucie venir rendre compte de la livraison faite par elle la veille au soir. Mme Augustine envoya une de ses ouvrières au quai Bourbon. L’ouvrière revint en disant que Melle Lucie n’était point encore rentrée. Cette absence sembla tellement étrange à la grande tailleuse qu’elle expédia, très inquiète, un domestique à la Garenne-Colombes. Ce domestique apporta l’assurance que la jeune ouvrière avait quitté la maison de M. le maire pour revenir à Paris. L’inquiétude de Mme Augustine devint de l’effroi. Elle dit à Melle Amanda :

« Ma chère enfant, en sortant d’ici, allez au quai Bourbon vous informer si Lucie a reparu et revenez me le dire… »

Melle Amanda descendit dans la rue où Ovide l’attendait.

« Encore une corvée ! s’écria-t-elle en le rejoignant.

– Quelle corvée ?

– Cette péronnelle de Lucie a disparu…