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– Toutes les montres portent un numéro d’ordre. Savez-vous le numéro de la vôtre ?

– Non, monsieur.

– Où l’avez-vous achetée ?

– On m’en a fait cadeau, elle venait d’une boutique d’horlogerie de la rue Saint-Antoine au coin de l’impasse Guéménée. »

Le commissaire écrivit l’adresse.

« Est-il indiscret, fit-il ensuite, de vous demander le nom de la personne à qui la montre a été vendue ?

– Cette personne est mon futur mari, M. Lucien Labroue. Je dois être blessée gravement, fit Lucie, car je souffre.

– Vous devez souffrir, en effet, mon enfant, répondit le médecin. La blessure est profonde, mais je vous affirme qu’elle ne met point vos jours en danger, et qu’elle sera vite guérie. Il est heureux que cette brave femme ait suivi le chemin où vous étiez tombée. Sans elle vous seriez morte de la perte de votre sang.

– Ma bonne Lison, je vous dois la vie… fit Lucie. Depuis combien de temps suis-je ici ?

– Depuis la nuit dernière.

– Est-ce que je ne pourrais pas retourner chez moi ?

– Ce sera sans inconvénient lorsque j’aurai fait un pansement sérieux, dit le médecin, mais pas avant ce soir.

– Maman Lison, vous ne me quitterez point, n’est-ce pas ? demanda Lucie à Jeanne.

– Je voudrais cependant bien aller jusqu’à la rue Dauphine, prévenir mon patron et voir ce qui se passe.

– C’est vrai, maman Lison, il faut prévenir… Allez là-bas… »

La porteuse de pain, en arrivant rue Dauphine, reçut une violente émotion en pleine poitrine. Les volets de la boutique restaient clos, et sur la devanture était fixée une feuille de papier portant ces mots :

FERMÉ POUR CAUSE DE DÉCÈS

Jeanne gagna l’arrière-boutique, où se trouvaient