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– Venez, madame, venez vite, fit la bonne de Mme Lebret, nous manquerons le train si nous ne nous dépêchons pas. »

Les deux femmes arrivèrent, essoufflées, en avance de quelques minutes. Deux gendarmes se trouvaient à la gare.

« Messieurs… leur dit la vieille dame en s’efforçant de reprendre haleine, on vient de commettre un crime… sur la route… dans le sentier qui longe la voie du chemin de fer de Saint-Germain… On a assassiné une jeune fille… Nous avons laissé près d’elle une femme qui la connaît…

– Désignez-moi tout au juste cet endroit.

– Près du sentier… à côté d’un bouquet d’arbres…

– Suffit ! Je vois cela d’ici… Nous allons nous y rendre.

– Vite, Larchaut, fit le brigadier en s’adressant au second gendarme, allez réveiller le commissaire. Prenez à la gendarmerie un brancard et deux hommes. Moi, je vais là-bas. »

Le brigadier se dirigea rapidement vers le lieu désigné. Bientôt il arriva près de Jeanne. La jeune fille vivait, mais elle était évanouie et son évanouissement ne cessait pas. En voyant le brigadier, Jeanne poussa un cri de joie.

« Ah ! monsieur, dit-elle, venez vite à mon secours. La pauvre enfant se meurt. Elle a une blessure à la poitrine… Le sang coule sans s’arrêter sur mes mains… Il faudrait l’emporter d’ici… »

Dans le silence de la nuit, une voix retentit.

« Brigadier ! criait cette voix. Où êtes-vous ?

– Par ici… suivez la haie du chemin de fer. »

Bientôt des lumières apparurent dans les ténèbres. Larchaut, hors d’haleine, devança la petite troupe qui l’accompagnait et rejoignit son supérieur.

« Voici monsieur le commissaire, fit le gendarme ; je l’ai trouvé avec M. Duval, le médecin. Ils viennent en même temps que les camarades et que le brancard. »

Bientôt les nouveaux venus arrivèrent sur le théâtre du crime. Deux d’entre eux qui tenaient les falots