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nets. Du reste, nous signerons un petit traité. Venez voir mon plan. »

M. Labroue ouvrit le coffre-fort qui se trouvait de l’autre côté de la fenêtre. Il y prit une cassette qu’il plaça sur la table du milieu et, après l’avoir ouverte à l’aide d’une clef microscopique suspendue à sa chaîne de montre, il en tira des papiers qu’il déroula et qu’il étala sur le tapis de drap vert.

L’ingénieur entama alors des explications en termes techniques dans lesquelles nous nous garderons bien de le suivre.

« C’est admirable, monsieur ! s’écria Jacques Garaud quand l’ingénieur eut achevé. C’est la réalisation de l’impossible.

– Vous croyez alors la réussite probable ?

– Je la regarde comme certaine.

– Eh bien, ma part de collaboration est faite. La vôtre commence. Mettez-vous à l’œuvre.

– Je m’y mettrai après avoir étudié à tête reposée tous les détails afin de faire construire les modèles à forger ou à fondre.

– Chaque jour vous viendrez dans mon cabinet, et pendant deux ou trois heures je vous donnerai ces plans. Je n’ose les laisser sortir d’ici. Nulle précaution n’est inutile.

– Je viendrai là, dit le contremaître, sous vos yeux faire mes dessins de modèles, et si de petites modifications me paraissent nécessaires, je vous les signalerai.

– C’est convenu, nous travaillerons ensemble, Jacques.

– Monsieur, je vous remercie de toute mon âme et ma reconnaissance vous est à tout jamais acquise.

– Je n’en doute pas. Maintenant que vous voilà pour ainsi dire mon associé, il faut que vous redoubliez d’activité, de zèle, et que vous vous montriez sévère dans les ateliers.

– Dois-je toujours préparer le compte de Vincent ?

– Oui, je persiste à faire un exemple. Veuillez, en sortant dire au garçon de bureau de m’envoyer Mme Fortier.