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sera rompu. Lucien Labroue, après quelques larmes données à sa maîtresse, et quelques jours de deuil, n’aura plus qu’à s’abandonner à son heureuse chance et à répondre à l’amour de Mary ! »

À huit heures précises, Soliveau, sous son pseudonyme d’Arnold de Reiss, attendait Melle Amanda non loin des ateliers de Mme Augustine. La jeune fille vint le rejoindre d’un air effaré. Ovide lui demanda :

« Qu’y a-t-il donc ?

– Une corvée ! Nous dînerons quand nous pourrons… Il faut que je prenne une voiture et que je me fasse trimbaler au quai Bourbon pour savoir si Lucie est là… »

* * *

En passant pour la seconde fois auprès du dormeur couché près du bouquet d’arbres, Lucie, nous le répétons, n’avait éprouvé ni surprise, ni frayeur et elle avait continué son chemin sans tourner la tête. Bientôt elle disparut aux yeux du guetteur. La jeune fille suivait le sentier depuis deux ou trois minutes, quand elle s’arrêta en poussant une exclamation de surprise et de joie. Elle se trouvait face à face avec maman Lison, et celle-ci ne se montra pas moins étonnée que Lucie.

« En voilà un hasard !… » s’écria-t-elle.

La fiancée de Lucien expliqua le but de son voyage.

« Mais vous, maman Lison, vous suiviez la route qui conduit à la Garenne-Colombes. Votre tournée ne va pas si loin !

– Oui, mignonne. C’est la première fois que je viens ici ; je vais à la Garenne-Colombes, route de Paris, n° 41.

– Qu’allez-vous faire à la Garenne, maman Lison ?

– Trouver la mère de Mme Lebret, ma patronne, qui va bien mal… et a envie de voir sa mère. Depuis un an M. Lebret est fâché avec la vieille dame, et lui a inter-