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pourrait remplacer un gardien. Pour une surveillance active de jour et de nuit, un homme est indispensable. Jeanne Fortier ne gardera pas sa position ici. »

Jacques tressaillit en entendant ces mots.

En ce moment le caissier entra dans le cabinet et dit :

« Voici le bordereau pour la Banque, monsieur. »

M. Labroue d’un coup d’œil évalua le total du bordereau.

« Cent vingt-sept mille francs, dit-il.

– Oui, monsieur… »

Jacques Garaud écoutait. L’ingénieur endossa les traites, signa le bordereau et reprit :

« Vous enverrez cela demain à la Banque ; après demain on ira toucher.

– Ce sera fait, monsieur.

– Vous avez relevé les échéances pour le 10 ?

– Oui, monsieur.

– Quel est l’écart entre les sommes payées et les sommes à recevoir ?

– Soixante-trois mille francs à votre actif, monsieur.

– Très bien. »

M. Ricoux se retira. Jacques était resté debout, la casquette à la main. M. Labroue quitta son bureau, vint à la grande table chargée de dessins et d’épures, et dit :

« Ou je me trompe beaucoup, Jacques Garaud, ou j’ai trouvé quelque chose de merveilleux… une fortune !…

– Une fortune ! répéta Jacques Garaud, tandis qu’une lueur de cupidité s’allumait dans ses yeux.

– Oui, répondit l’ingénieur. Une application nouvelle du moins ; le perfectionnement d’un système suisse que vous devez connaître. J’ai besoin d’en causer avec vous, Jacques, vous m’inspirez la plus grande confiance et la plus grande estime. Outre que vous savez à fond votre métier, vous êtes chercheur et de bon conseil. J’ai besoin de vous pour mener à bien une dernière invention. Vous étiez dans une fabrique en Suisse avant d’entrer chez moi, m’avez-vous dit ?…

– Oui, monsieur.

– Vous vous êtes occupé certainement des machines à guillocher qu’on exécute pour l’Amérique ?…