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nouveaux et plus étendus. Qui mes les donnera ? Parbleu la demoiselle de là-haut. »

Au lieu de s’éloigner, Ovide entra dans la maison de Mme Augustine et se dirigea vers la loge du concierge.

« Excusez-moi, madame, lui dit le faux commissionnaire, pourriez-vous me dire à quelle heure les ouvrières de Mme Augustine sortent de l’atelier ? »

La concierge sourit.

« Ce n’est pas pour vous que vous me demandez ça ? » fit-elle.

Ovide se mit à rire.

« Vous avez vu la chose du premier coup ! répliqua-t-il, et tout en parlant, il glissait un louis dans la main de son interlocutrice. Eh bien, non, ce n’est pas pour moi.

– Je ne demande pas mieux que de causer. Il y a chez Mme Augustine plusieurs sortes d’ouvrières : les couturières, les demoiselles de magasin, les essayeuses.

– C’est de celle-là que je veux parler.

– Eh bien, elles sortent à huit heures du soir. Elles sont trois, Melle Irma, Melle Reine, et Melle Amanda, une brune assez jolie et très coquette… la plus jeune des trois.

– Est-ce celle qui a un signe au bas de la joue, du côté droit ?

– Précisément.

– Et, dans la journée, s’absentent-elles quelquefois ?

– Elles ont une heure pour déjeuner et vont l’une après l’autre, à partir de onze heures, au petit restaurant à côté.

– Merci, ma chère dame. »

Sachant ce qu’il voulait savoir, Ovide tourna sur ses talons. Un instant après Melle Amanda elle-même parut au bas de l’escalier, s’arrêta sur le seuil de la loge et demanda :

« Vous n’avez rien pour moi, m’ame Bardet ? »

Mme Bardet se pinça les lèvres d’un air discret :

« Je n’ai rien, mais je sais que vous pourriez prochainement avoir des nouvelles de quelqu’un qui s’intéresse à vous. On m’a questionné à votre sujet.