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Mary attendait avec anxiété le résultat de l’entretien préparé par elle entre son père et Lucien. En voyant celui-ci, le visage radieux, elle fit deux pas à sa rencontre.

« Parlez vite ! lui dit-elle. Que se passe-t-il ?

– Tout va bien.

– Mon père vous accepte ?

– Oui, mademoiselle. »

Mary ne put vaincre complètement l’émotion qui s’empara d’elle et, se soutenant à peine, elle fut obligée de s’appuyer à un meuble. Lucien s’élança pour la soutenir.

« Êtes-vous souffrante, mademoiselle ? balbutia-t-il.

– Non… répondit-elle. C’est passé… me voici remise. »

Mary était redevenue calme en apparence.

« Il me reste à vous témoigner ma gratitude pour votre protection. Je ne l’oublierai jamais. »

Mary lui tendit la main.

« Nous verrons si vous vous souvenez ! » répliqua-t-elle en souriant.

Le fils de Jules Labroue prit la main mignonne qui s’offrait à lui et l’appuya respectueusement contre ses lèvres. La jeune malade ressentit au cœur une secousse indéfinissable.

« Ah ! se dit-elle tout bas, je l’aime ! »

Puis, dominant son trouble, elle demanda :

« Vous déjeunez avec nous ?

– Oui, mademoiselle… Votre père m’a chargé de vous prévenir.

– À merveille !… Je cours donner des ordres. »

Mary quitta le salon, dit au valet de chambre de mettre un couvert de plus, et se rendit à la bibliothèque pour chercher son père. En voyant entrer sa fille, celui-ci se leva.

« Eh bien, mignonne, fit-il, tu es contente ?…

– Oui, père, s’écria-t-elle… bien contente !… et je t’aime !… »

Le millionnaire regarda l’enfant dont la charmante figure était inondée de larmes de joie. Son front se