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agir en votre présence… Venez et comptez sur moi !

Mary sortit du petit salon, suivie par Lucien, et s’arrêta dans une pièce précédant la bibliothèque.

« Attendez-moi là », fit-elle.

La jeune fille franchit le seuil de la bibliothèque.

« Comment, c’est toi, chère enfant ! Déjà levée !

– Ce serait joli si je n’étais pas levée à neuf heures et demie ! »

Le faux Paul Harmant embrassa sa fille et poursuivit :

« Alors tu viens me chercher pour déjeuner ?

– Non, je viens causer affaires avec toi.

– Eh bien, parle, ma mignonne, je suis tout oreilles. »

Mary s’assit à côté de son père et commença :

« Promets-moi de m’accorder ce que je vais te demander.

– Est-ce que je t’ai jamais refusé quelque chose ?

– Eh bien, voici : j’ai le désir que le premier employé engagé par toi pour ta nouvelle usine te soit présenté par moi.

– Ce qui signifie, mignonne, que tu vas me recommander quelqu’un ?

– C’est parfaitement ça ! Tu m’as dit que tu aurais besoin d’un directeur de travaux afin de surveiller l’atelier de dessinateurs que tu vas installer. Il te faut un homme sur lequel tu puisses compter comme sur toi-même…

– Aurais-tu par hasard ce phénix à m’offrir ?

– Oui, et tu engageras ce phénix sous mes auspices et sous ceux de ton avocat, M. Georges Darier.

– Ah ! mon avocat protège aussi ton protégé ?

– C’est un camarade de collège. M. Darier en répond comme de lui-même. En le prenant de ma main, il me semble que tu porteras bonheur à ta nouvelle entreprise, et nous aurons fait une bonne action. Le protégé de M. Darier a subi de grands malheurs de famille ; il a besoin d’avoir une situation digne de son mérite, et cette situation, tu la lui accorderas chez toi, n’est-ce pas ?

– Mais tu es une élève de mon avocat ! Tu plaides