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« As-tu revu Georges Darier ? demanda Paul Harmant un instant après.

– Une fois. Je te dirai demain le motif de sa visite.

– Pourquoi pas immédiatement ?

– Parce que, toute à la joie de te revoir, je désire ne point parler d’affaires aujourd’hui. Sortiras-tu de bonne heure, demain ?

– Certes ! Je déjeunerai dehors…

– Tu ne me causeras point le chagrin de me laisser déjeuner seule le lendemain de ton retour ! Nous nous mettrons à table à dix heures, et tu partiras ensuite.

– Est-ce qu’il m’est possible de te désobéir, chère mignonne ! Mais pourquoi ce caprice ?

– C’est un secret… Es-tu satisfait de ton voyage ?

– On ne saurait l’être davantage. J’ai d’importants travaux à exécuter pour plusieurs grands maîtres de forges. En attendant la fin des travaux j’installerai provisoirement un atelier de dessin ici. De cette façon j’aurai mes employés sous la main.

– Tu ne pourras surveiller à la fois tes maçons et tes dessinateurs et être en même temps à Paris et à Courbevoie…

– À coup sûr. Mais, outre les contremaîtres, j’aurai un garçon sérieux, intelligent, instruit, capable de conduire les travaux et de me remplacer.

– As-tu quelqu’un en vue ?

– Personne, quant à présent, et le choix sera difficile car il s’agit d’un poste de confiance. Mais en cherchant bien…

– Oh ! tu trouveras.

– Compterais-tu, par hasard, me recommander un de tes protégés ? demanda le millionnaire en riant.

– Qui sait ? répondit la jeune fille en riant, aussi. Mais tu dois être brisé de fatigue… Va te reposer, petit père, et demain nous causerons. »