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– Oui.

– Est-ce que vous êtes du métier ?

– Je n’en suis pas, mais il me semble que ça ne doit point offrir de bien grandes difficultés. Ceux qui m’emploieraient, j’en suis sûre, seraient contents de moi…

– Parbleu ! on voit bien que vous n’êtes point bête… Mais je dois vous prévenir que le métier est fatigant.

– Je suis forte… J’ai du courage…

– Connaissez-vous Paris ?

– Pas beaucoup, mais tous vos clients doivent se trouver dans le même quartier.

– Le patron en a un peu partout.

– Où demeure-t-il ?

– Rue Dauphine, mais nous avons des pratiques jusque dans la Cité… jusqu’au Marais.

– Croyez-vous que si je me présente on m’acceptera ?

– Oh ! quant à ça, j’en réponds ! Depuis trois jours on cherche une porteuse de tous côtés. Ce soir, si vous voulez, je dirai au patron que vous viendrez demain matin.

– Eh bien, rendez-moi ce service, je vous en prie.

– Comptez que je le ferai, dit-il, et avec plaisir, car vous m’avez l’air d’une brave femme. Vous n’aurez qu’à vous présenter à la boutique de ma part… de la part du Lyonnais… Vous y trouverez la patronne. À propos, quel est votre nom ?

– Lise Perrin.

– Suffit !… »

Et le Lyonnais quitta la salle du restaurant pour aller commencer sa besogne. Jeanne regagna sa nouvelle demeure.

« Porteuse de pain… se disait-elle en gravissant les escaliers qui conduisaient au plus haut étage. Cinq heures de travail par jour… Le reste de la journée je serai libre. Je pourrai employer tout ce temps à chercher mon fils ! »

Le lendemain, elle se rendit à la boulangerie de la rue Dauphine. Mme Lebret se trouvait au comptoir. Lorsque Jeanne dit qu’elle venait de la part du Lyonnais,