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XVIII

Lucien Labroue attendait, en travaillant avec ardeur, l’époque où, muni d’un mot de Georges, il se présenterait lui-même chez l’industriel millionnaire qui n’avait rien à refuser à son avocat.

En voyant son fiancé presque joyeux, Lucie était devenue plus gaie, et son activité travailleuse semblait augmenter encore. Au moment où nous rejoignons Lucie dans sa chambrette du quai Bourbon, elle venait de terminer la première partie du travail délicat qui lui avait été confié par Mme Augustine. Il était neuf heures du matin.

« J’ai tout juste le temps de déjeuner vite, se dit l’ouvrière. Après l’essayage, qui sera long certainement, il faudra que j’aille à l’atelier chercher des fournitures et montrer l’assemblage à la patronne. »

Lucie allumait un petit réchaud et faisait chauffer les restes de son dîner de la veille.

« Ah ! s’écria-t-elle tout à coup, je n’ai pas de pain ! La porteuse ne m’a point monté le mien. »

Elle descendit ses six étages, ouvrit la porte de la loge et demanda :

« La porteuse vous a remis mon pain, madame Dominique ?

– Mais non, mams’elle Lucie.