Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/18

Cette page n’a pas encore été corrigée

II

Garaud était un homme de trente ans environ ; ce qu’on appelle dans le langage populaire un beau gars : un solide gaillard bien bâti. Son regard exprimait l’intelligence, mais non la franchise. Sa lèvre inférieure épaisse dénotait un tempérament sensuel et des passions violentes.

C’était un ouvrier mécanicien de premier ordre, et de plus, très exact, très consciencieux dans son travail. M. Labroue avait voulu se l’attacher sérieusement. Depuis six ans il appartenait à l’usine en qualité de contremaître.

Jacques connaissait ses dispositions naturelles, ses aptitudes et souvent, pour les développer plus encore, il consacrait une partie de ses nuits à l’étude de livres spéciaux. Des rêves d’ambition fiévreuse le hantaient.

Il avait un tempérament de jouisseur, une nature avide de satisfactions matérielles. Il voulait être riche à tout prix

Nous soulignons à dessein ces trois mots.

En disant à Jeanne qu’il l’aimait, qu’il voulait la prendre pour femme, il ne mentait point ; il éprouvait très réellement à l’endroit de la veuve de Pierre Fortier une passion sincère et violente. Les dernières paroles de