Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/155

Cette page n’a pas encore été corrigée

Ovide se mit à rire.

« Ça ne te servirait pas à grand-chose… répliqua-t-il. Mon testament est déposé chez un solicitor de New York. Il contient ta biographie avec pièces à l’appui. Je ne serais pas plutôt mort qu’on saurait qui tu es.

– Ah ! cria Jacques avec désespoir, tu me tiens.

– Parbleu ! chacun son tour, cousin. Que décides-tu ? »

L’ex-contremaître prit brusquement son parti.

« Viens avec moi chez mon banquier. Dans une heure l’usine t’appartiendra et tu toucheras quarante mille dollars.

– Bravo, cousin ! tu agis en sage… »

Le soir même, l’usine était la propriété d’Ovide. Huit jours après Paul Harmant et Mary s’embarquèrent pour la France et avant la fin du mois tous deux étaient installés dans un joli hôtel voisin du parc Monceau. L’ex-associé de James Mortimer avait de nombreuses relations d’affaires à Paris avec des banquiers et de grands industriels. Ce fut un événement quand on apprit qu’il se proposait de construire une usine grandiose aux environs de Paris pour y exploiter les inventions qui l’avaient rendu riche et célèbre en Amérique.

Jacques Garaud trouva sur le bord de la Seine, à Courbevoie, dix mille mètres de terrain qui lui convenaient à merveille et qu’il acheta sans tarder. Déjà il s’occupait d’établir les plans des constructions futures, quand un procès fut intenté à propos d’un droit de passage.

Pour sortir au plus vite de ce procès qui entravait tout, il fallait un bon avocat, capable de mener rondement les choses. Jacques s’adressa au banquier détenteur de ses capitaux et lui demanda un conseil. Le banquier répondit :

« Pour plaider une affaire de servitude, vous avez besoin d’un garçon actif, intelligent, instruit. Je puis vous recommander un jeune homme dont le zèle et le talent m’ont été plusieurs fois très utiles. Voici son adresse. »

Le banquier écrivit sur un carré de papier :