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XIII

Jacques Garaud jouissait à New York de toutes les joies du succès, entouré de la considération générale, ayant un intérieur délicieux, une femme adorable, et augmentant chaque jour la prospérité et la fortune de la maison « James Mortimer and Paul Harmant ». Un an s’était écoulé depuis son mariage avec la fille de l’ingénieur américain, et Noémi s’attachait à lui chaque jour davantage. Le misérable s’était pris peu à peu d’un ardent amour pour sa femme.

Un jour, le père de Noémi, atteint de violentes douleurs rhumatismales et appelé dans une ville assez éloignée de New York, fut obligé de prier son gendre de le suppléer. Paul Harmant partit en se faisant accompagner par Ovide Soliveau.

Ovide, lui aussi, grâce à la protection de son prétendu cousin, avait fait un chemin rapide : contremaître d’abord, puis inspecteur, puis bras droit de Paul Harmant. L’amitié, la confiance que lui témoignait ce dernier, ne diminuaient point son ardent désir de savoir ce qu’avait été le passé de son cousin. Bref, il mourait d’envie d’expérimenter sur l’associé de Mortimer la liqueur du Chuchillino.

« On va voyager, se dit-il, quand Jacques Garaud lui annonça le départ ; l’occasion que j’attends depuis près