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– René Bosc, 11e Avenue, numéro 56… répéta Garaud. Je n’oublierai ni votre nom, ni votre adresse. »

L’ex-agent de la sûreté tendit la main au faux Paul Harmant, et s’éloigna après avoir jeté un regard méprisant sur Ovide Soliveau. Celui-ci resta la tête basse en face de Jacques.

« Ainsi, lui dit ce dernier d’une voix sourde, tu n’es qu’un misérable coquin, un voleur de profession !

– Pas si haut, cousin, je t’en supplie, pas si haut ! balbutia Ovide, dont la bouche était sans salive et la gorge serrée. J’ai eu un moment de vertige, quoi ! J’avais vu l’or et les billets, ça m’avait tourné la tête… Ah ! cousin, tu as été ma providence en m’empêchant de commettre une mauvaise action.

– Tu ne regrettes point la somme que tu avais volée ? »

Ovide hésita avant de répondre.

« Tu as envie de devenir riche à tout prix, poursuivit Jacques, ton hésitation le prouve. Le sac de cet ancien agent de la sûreté, ce n’était pas la fortune ; et si tu veux m’obéir je ferai la tienne.

– Vrai ?

– Foi de Paul Harmant.

– Mais je suis à toi corps et âme, cousin ! Est-ce que je ne dépends pas de toi à cette heure ? Est-ce que tu ne pourrais pas me faire arrêter si la fantaisie t’en prenait ?

– C’est vrai, mais la fantaisie ne m’en prendra point.

– Pourvu que le vieux soit homme de parole…

– Tu serais perdu… James Mortimer te chasserait de chezlui d’abord, et ensuite te ferait expulser des États-Unis. Je réponds du silence de René Bosc et de la bienveillance de James Mortimer à ton égard. Je m’en charge…

– Toi ! s’écria Ovide.

– Écoute-moi ! lui dit Jacques à voix basse ; je t’ai jugé tout à l’heure… Le vol de la sacoche n’était point ton coup d’essai, puisque René Bosc a eu entre les mains un mandat d’amener contre toi. J’ai la certitude absolue que si l’on faisait des recherches dans les