Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/117

Cette page n’a pas encore été corrigée

l’étude des progrès de la mécanique américaine, je verrai si je dois me fixer à New York ou retourner en France.

– Admettez-vous en principe l’idée d’installer des ateliers en Amérique ? fit vivement James Mortimer.

– Pourquoi non, le cas échéant !…

– Il s’agirait alors d’exploiter une invention nouvelle ?

– Oui. C’est une machine à guillocher. »

Jacques, instruit par son entretien avec Ovide Soliveau, venait de frapper un coup décisif. James Mortimer tressaillit visiblement. Le faux Paul Harmant espéra qu’il allait se livrer, mais il n’en fut rien.

« Moi aussi, dit-il d’un air d’indifférence, je me suis occupé de cela. Mais il n’y a pas à faire mieux que les Genevois. Leurs machines sont parfaites.

– Pour guillocher les surfaces planes, assurément… répliqua Jacques, mais cela est le pont-aux-ânes… il faut progresser… »

L’Américain sentit une sueur froide mouiller ses tempes. « Aurait-il eu la même idée que moi ? » pensa-t-il. Puis il ajouta tout haut :

« Croyez-vous donc qu’il soit possible d’obtenir une machine capable de guillocher les talons renversés, les courbes ?

– J’en suis sûr ! »

Mortimer pâlit.

« Vous avez trouvé cela ?… fit-il d’une voix agitée.

– J’ai trouvé. Mes plans sont tracés, mes épures achevées et, comme j’avais l’honneur de vous le dire tout à l’heure, je verrai si je dois me fixer à New York pour y établir cette machine, et d’autres dont j’ai les projets en tête. »

De pâle qu’il était, Mortimer devint livide.

« C’est bien un concurrent, se dit-il… Il faut parer le coup sans perdre une minute. »

Puis, d’une voix insinuante, il reprit :

« Si vous ne vous illusionnez point, vous avez fait une