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péremptoires qu’ils réclamaient. Le sujet d’histoire de la philosophie était : « Socrate d’après Xénophon et Platon. » Ici nous pouvons dire presque avec certitude, grâce à un travail d’école, quelle idée il a développée : c’est que Xénophon était condamné à l’inexactitude par son infériorité et Platon par sa supériorité, si bien que nous ne connaissons pas Socrate. Cette composition ne fut pas goûtée plus que l’autre par la majorité du jury, et sans M. Bénard, son ancien professeur de Bourbon, qui fit relever ses notes, il n’aurait pas été déclaré admissible. Aux épreuves orales, sa première leçon semblait devoir le sauver ; la seconde le perdit. Il avait à exposer le plan d’une morale. Il oublia complètement les leçons de circonspection que lui avait données M. J. Simon et il prit comme thème les propositions hardies de Spinoza : « Plus quelqu’un s’efforce de conserver son être, plus il a de vertu ; plus une chose agit, plus elle est parfaite. » Être le plus possible, telle fut la formule générale que Taine proposa comme la règle du devoir. On imagine aisément de quelle manière il développa cette pensée, car on retrouve ces développements dans sa Littérature anglaise et dans sa Philosophie de l’Art. Mais on imagine aisément