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ces derniers volumes, ni dans l’Histoire du XIXe siècle, ni dans la Sorcière, la même largeur de sympathie, la même équité qu’il avait montrées dans ses premières œuvres.

Les tristesses de l’histoire, les hontes de l’ancien régime devinrent pour lui comme un cauchemar qui s’ajoutait aux tristesses et aux hontes des premières années du second empire pour remplir son cœur d’amertume et noircir son imagination. Les études d’histoire naturelle furent pour lui un rafraîchissement et un cordial et il retrouva dans ses livres l’Oiseau, l’Insecte, la Mer, l’équilibre qu’il avait perdu et le plein épanouissement de son génie. En même temps il ne perdait pas de vue la tâche d’éducateur qu’il s’était donnée. L’Amour et la Femme, malgré des crudités inutiles et des puérilités choquantes, sont des livres d’une haute inspiration, écrits pour montrer dans la famille et dans la femme la base de toute éducation et de toute société. Dans la Bible de l’Humanité il voulut extraire de toutes les religions, et surtout des civilisations antiques, les plus hautes idées de morale et de vertu, les exemples les plus propres à fortifier la conscience moderne, écrire un livre d’édification laïque ; malheureusement, les chapitres sur le judaïsme et le