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et à qui il avait voué une tendre et profonde admiration[1].

En même temps qu’il publiait l’Histoire de France, il ébauchait à la Faculté des lettres, où il suppléa Guizot en 1834 et en 1835, l’Histoire de la Renaissance et de la Réforme. C’est à cette époque qu’il fit paraître, sous le titre de Mémoires de Luther (1835), une série d’extraits tirés des œuvres de Luther, qui forment une intéressante et vivante biographie du grand réformateur ; un peu plus tard il entreprenait, dans la Collection des documents inédits relatifs à l’histoire de France,

    toutes les notions, toutes les facultés qui constituent l’intelligence de l’homme ; chaque notion, chaque faculté se révèle tour à tour sous la forme d’un parti, d’une nation, d’une doctrine, et fait à travers les événements sa fortune dans le monde. Comment s’étonner que l’histoire trouve des sympathies pour l’homme tout entier, pour sa raison, son imagination, son cœur, pour la liberté et pour la grâce, pour le dogme et pour la morale ? Qu’il recueille çà et là les parties afin de reconstruire l’ensemble et qu’il les honore et les aime toutes, puisque dans toutes il voit se refléter cette image sacrée de lui-même que Dieu a jetée dans l’homme seulement. » (Journal de l’instruction publique, 25 janvier 1835.)

  1. J. Grimm fut toujours pour lui le type accompli du savant. Après la guerre de 1870, navré de la dureté que les Allemands avait montrée dans la victoire, il me disait : « Si Grimm avait été là, je suis sûr qu’il aurait protesté au nom de l’humanité et de la justice. Mais il n’y a plus de Grimm en Allemagne. » Je doute beaucoup, pour ma part, que Grimm eût protesté.