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çais[1]. Il poursuivit sans défaillance l’achèvement de son grand ouvrage sur la littérature anglaise jusqu’à Byron, qui parut en trois volumes in-8o à la fin de 1863.

Taine avait raison d’avoir confiance dans l’avenir. Non seulement il avait porté à l’éclectisme des coups dont celui-ci devait demeurer à jamais meurtri, mais, en dépit de toutes les résistances, ses principes de critique et ses doctrines philosophiques pénétraient peu à peu dans tous les esprits. Modifiées sans doute et atténuées, mais toujours reconnaissables, elles ont fini par prendre place parmi les idées courantes du siècle, au même titre que les vues de Kant sur le caractère subjectif des notions premières de la raison, que la conception de l’éternel devenir de Hegel ou que la théorie des trois états de Comte. Aucun écrivain n’a exercé en France dans la seconde moitié de ce siècle une influence égale à la sienne ; partout, dans la philosophie, dans l’histoire, dans la critique, dans le roman, dans la poésie même, on retrouve la trace de cette influence.

  1. Une troisième édition, plus profondément retouchée, parut en 1868, sous le titre : les Philosophes classiques du XIXe siècle en France.