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famille, par son père et par sa mère qui lui enseignent à aimer la vérité, c’est-à-dire la Loi dans la nature et la Justice dans l’humanité. Loin d’exclure la religion, cette éducation est tout entière religieuse, car la patrie et la nature ne sont pour Michelet que des manifestations de Dieu, « Dieu révélé par la mère, dans l’amour et dans la nature ; Dieu révélé par le père, dans la patrie vivante, dans son histoire héroïque, dans le sentiment de la France ». Le père et la mère représentent ainsi auprès de l’enfant deux tendances diverses et pourtant concordantes ; « lui, la justice exacte, la loi en action, énergique et austère ; elle, la douce justice des circonstances atténuantes, des ménagements équitables que conseille le cœur et qu’autorise la raison ». C’est leur accord, leur harmonie, leur amour qui est la base de toute forte éducation. Cette doctrine, dont tous les traits principaux se trouvent déjà dans le Peuple, est développée dans Nos Fils avec l’énergie et l’éloquence d’une foi profonde.

Ce n’était pas assez pour Michelet de dire dans quel sens devait être dirigée l’éducation,