Page:Monavon - Le Nid, paru dans Le Passe-Temps, 29 avril 1894.djvu/4

Cette page a été validée par deux contributeurs.


D’où sort une divine haleine,
Comme d’un calice embaumé
Qui livre au vent son urne pleine
Du virginal encens de Mai….

Nid séducteur où rit l’ivresse
Dérobant ses tendres ardeurs,
Comme une coupe enchanteresse
Dont les bords sont voilés de fleurs !…

Plus mignon qu’un nid d’oiseau-mouche,
Plus frais qu’un cœur de rose-thé,
Ce nid ravissant… c’est ta bouche,
Doux paradis de volupté,

Où les désirs, ramiers fidèles,
Volent toujours inapaisés,
Et vont provoquer, à coup d’ailes,
L’essaim palpitant des baisers !…


Gabriel Monavon.