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LIVRE I, CHAP. XIII

contre-échange que des matières premières, du cuivre, de l’argent, du fer ; puis aussi les esclaves, des bois de construction maritime, de l’ambre venu de la Baltique, et des céréales, quand les moissons avaient manqué à l’étranger.

Le commerce importateur dans le Latium, exportateur en Étrurie.Les besoins et les denrées en échange étant différents, on a déjà pu constater pourquoi le commerce est tout différent dans le Latium et en Étrurie. Les Latins, à qui font défaut les articles d’exportation, n’ont qu’un commerce, à vrai dire, passif : à la place du cuivre que les Étrusques leur livrent, ils donnent des bestiaux ou des esclaves. (V. p. 141, comment la traite s’en faisait sur la rive droite du Tibre.) Aussi la balance commerciale se soldait elle avantageusement pour l’Étrurie, à Cœré aussi bien qu’à Populonia ; à Capoue aussi bien qu’à Spina. Par suite, le bien-être progresse dans ces contrées ; les relations grandissent et s’étendent. Pendant ce temps le Latium reste un pays purement agricole. Les mêmes résultats se constatent partout : on trouve à Cœré d’innombrables tombeaux, d’un style grec grossier, mais dont la construction et l’ameublement attestent une prodigalité qui n’a rien d’hellénique : chez les Latins, au contraire, à l’exception de Præneste, qui, placée dans une situation exceptionnelle entretint avec Faléres (Falerii) et l’Étrurie méridionale d’étroites et quotidiennes relations, nulle part on n’a rencontré un seul de ces caveaux fastueux des époques anciennes. Dans le Latium, comme dans la Sabine, il suffit d’un tumulus de gazon pour recouvrir les corps. Les plus vieilles monnaies, presque contemporaines de celles de la grande Grèce, appartiennent à l’Étrurie, à Populonia, surtout. Pendant l’époque entière des rois, le Latium paye avec du cuivre livré au poids ; il ne reçoit même pas les monnaies étrangères ; on n’y en a point trouvé dans les fouilles, sauf une ou deux, par-ci par-là ; sauf, par exemple, une médaille