Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 1.djvu/280

Cette page a été validée par deux contributeurs.
260
LIVRE I, CHAP. XIII

service des autels publics, exigeant des sacrifices et des frais de toute nature, et aux pieds desquels sont apportées sans cesse les amendes expiatoires en bétail. Il abandonne le surplus aux possesseurs de troupeaux, en échange d’une modique redevance (scriptura). Ce droit de pâture sur les terrains publics a dû d’abord et en fait appartenir aux propriétaires des autres terres ; mais la loi n’avait point fait de l’état de propriétaire la condition légale de la jouissance partielle des pâtures. La raison en est claire. Le simple domicilié pouvait tous les jours acquérir la propriété : la jouissance des pâtures publiques était au contraire le privilège du citoyen, et ce n’est que par exception que les rois l’avaient quelquefois accordée à d’autres. D’ailleurs, les domaines de l’État, à cette époque, ne jouent, ce semble, qu’un rôle peu important dans le système économique : les pâturages publics sont originairement peu étendus ; et, quant aux terres conquises, elles sont aussitôt réparties et livrées à la culture, d’abord entre les familles, et plus tard entre les particuliers.

Industrie.L’agriculture, pour être à Rome la première et la plus importante des industries, n’empêcha pas qu’il en fût cultivé d’autres. La ville, dans ses rapides progrès, devint le grand marché du peuple romain. Parmi les institutions de Numa, ou, si l’on veut, parmi les monuments traditionnels de la Rome anté-historique, on trouve énumérés sept corps de métiers : les joueurs de flûte, les orfèvres, les ouvriers en cuivre, les charpentiers, les foulons, les teinturiers, les potiers, les cordonniers. À cette époque où la boulangerie et l’art médical étaient choses encore inconnues, où les femmes filaient à domicile la laine des étoffes pour vêtement, la liste ci-dessus comprenait sans doute toutes les industries travaillant pour le compte d’autrui. Peut-être s’étonnera-t-on de n’y pas voir figurer les ouvriers en fer. Leur prétérition at-