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CHAPITRE XII

RELIGION



Les dieux.Le Panthéon romain, nous l’avons déjà dit (p. 35 et s.), réfléchit la Rome terrestre dans le miroir d’un plus haut idéal : petites et grandes choses, il s’efforce de tout reproduire avec une minutieuse exactitude. L’État, les familles, les phénomènes de la nature, ceux du monde moral, les hommes, les lieux, les objets, les actes même du domaine de la loi, reparaissent dans le système des divinités de Rome ; et de même que les choses terrestres flottent et changent dans un va-et-vient perpétuel, de même le cycle divin va se transformant à toute heure. Le Génie, qui préside à tel acte de la vie, ne dure pas plus que cet acte même ; et puisque l’individu a aussi son Génie qui le protège, celui-ci naît et meurt avec lui ; quant au monde des dieux, s’il jouit d’une éternelle existence, c’est que les actions et les hommes demeurent chaque jour les mêmes, et que chaque jour, les esprits qui leur sont attachés se régénèrent au-dessus d’eux. La cité romaine a ses divinités propres, comme les autres cités ont également les leurs. De même qu’un abîme sépare le citoyen du non-citoyen, de même le dieu étranger