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SUPRÉMATIE DE ROME DANS LE LATIUM

cienne Rome était désormais environné d’une ceinture d’autres hauteurs ; au pied desquelles s’appuyait la nouvelle muraille avec ses deux châteaux au milieu.

Tous ces travaux seraient restés incomplets si le sol de la ville, protégé à si grands frais contre les incursions de l’ennemi, n’avait pas été, en outre, défendu contre l’invasion des eaux. Celles-ci remplissaient la vallée entre le Palatin et le Capitole, où la traversée se faisait en bateau (le Vélabre) : elles formaient un marais aussi dans les dépressions placées entre le Capitole et la Vélie, entre le Palatin et l’Aventin. Mentionnons ici les fameux égouts souterrains, construits en énormes blocs carrés, que les Romains ont plus tard admirés comme l’œuvre étonnante de leurs rois[1]. Nous les croyons d’une époque plus récente : le travertin y est employé ; et nous savons par maints récits que c’est surtout sous la République qu’il en a été fait usage. Il se peut fort bien que l’égout soit du temps des rois, mais encore a-t-il été bâti à une date plus récente que le mur de Servius et que le Capitole. Des travaux intelligents avaient aussi asséché et rendu libres les vastes terrains, les places publiques dont avait besoin la nouvelle ville. L’assemblée des citoyens, qui naguère se réunissait sur

    on chercha et l’on crut retrouver les sept collines dans l’enceinte de la Rome impériale. Déjà même Cicéron, dans une lettre assez énigmatique, en langue grecque, qu’il adresse à Atticus (Ep. ad Attic. 6, 5), déjà Plutarque (9. R. 69.) aussi, donnent matière à cette méprise ; mais le plus ancien monument qui énumère tout au long les sept collines de la Rome impériale (montes) est la Description de Rome écrite au temps de Constantin. Elle nomme le Palatin, l’Aventin, le Cœlius, l’Esquilin, le Tarpéien, le Vatican et le Janicule, négligeant le Quirinal et le Viminal, qui ne sont que des collines (colles) évidemment, et ajoutant aux anciens monts (montes) les deux hauteurs de la rive droite. Une autre liste, plus embrouillée encore, nous a été donnée plus tard par Servius (ad Æneid. 6, 783) et par Lydus (de mens., p. 118, éd. Becker). Quant aux sept collines de la ville moderne, qui sont : le Palatin, l’Aventin, le Cœlius, l’Esquilin, le Viminal, le Quirinal et le Capitole, nul ancien n’en a jamais donné l’énumération.

  1. [La cloaca maxima.]