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LIVRE I, CHAP. VI

pourvoyaient au comblement facile des vides amenés par la guerre, et toujours dangereux pour la phalange. Chaque légion se divisait en quarante-deux centuries, faisant quatre mille deux cents hommes au total, dont trois mille hoplites, deux mille de la première classe, cinq cents de la deuxième, cinq cents de la troisième : puis venaient les mille deux cents vélites, dont cinq cents appartenaient à la quatrième, sept cents à la cinquième classe. Chaque quartier fournissait ses mille cinquante hommes à la légion, soit vingt-cinq hommes par centurie.

D’ordinaire deux légions entraient en campagne ; deux autres, tenant garnison dans la ville : d’où l’on conclut que les quatre légions composaient un corps d’infanterie de seize mille huit cents hommes, se divisant en quatre-vingts centuries tirées de la première classe, en vingt centuries tirées de chacune des seconde, troisième et quatrième ; et en vingt-huit centuries tirées de la cinquième (cent soixante-huit centuries au total) ; sans compter deux centuries d’hommes de renfort, les ouvriers et les musiciens. Ajoutez à cela la cavalerie, qui comptait mille huit cents chevaux, dont un tiers appartenant aux citoyens. Lorsqu’on faisait campagne, il n’était adjoint à la légion que trois centuries de cavaliers. Ainsi donc l’effectif normal de l’armée romaine, de premier et de second ban, se montait à vingt mille hommes, approximativement : et ce chiffre correspond au nombre vrai, sans doute, des hommes en état de porter les armes, à l’époque où cette organisation fut introduite. Quand la population s’accrut plus tard, on n’augmenta pas le nombre des centuries : on se contenta d’augmenter les sections en y introduisant des hommes, de surcroît sans pour cela abandonner le nombre normal ; de même que l’on voit aussi les corporations civiles, avec leur nombre presque sacramentel, s’augmenter en fait d’une multitude de membres surnuméraires, et tourner par ce moyen leurs limites légales, sans les renverser.