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RÉFORME DE LA CONSTITUTION

romaine : l’on peut conjecturer d’ailleurs, que comme cette distinction entre les citoyens anciens et nouveaux avait déjà été faite pour les premiers et seconds Titiens, Ramniens et Lucères[1], elle se reproduisit aussi à l’occasion de l’annexion ; et que les nouveaux citoyens furent bien ceux de la Cité Quirinale. Distinction honorifique après tout, plutôt qu’elle ne conféra de privilèges. Faisons observer cependant que dans le Conseil, les sénateurs appartenant aux gentes majeures votaient avant ceux des gentes mineures[2]. De même, le quartier de la Colline prend rang même après le faubourg de la cité Palatine : le prêtre de Mars Quirinal vient après celui de Mars Palatin : les Saliens et les Luperques du Quirinal suivent aussi ceux de l’ancienne cité. L’annexion actuelle tient enfin le milieu entre l’ancienne fusion des Titiens, des Ramniens et des Lucères, et les annexions postérieures : la cité annexée ne constitue plus une tribu propre dans la cité annexante ; mais cependant elle constitue une fraction dans chaque tribu ou partie : elle conserve ses institutions saintes, ce qui aura lieu plus tard encore, quand Albe sera transférée à Rome : enfin, ces mêmes rites religieux deviennent des institutions de la cité unie, chose qui ne se verra plus à l’avenir.

Clients et hôtes.Cette réunion de deux villes pareillement constituées n’a été, après tout, que l’agrégation de leurs deux populations, et non une révolution fondamentale et constitutionnelle. Mais un autre changement et d’autres incor-

  1. (Priores, posteriores.)
  2. À l’exception de quelques conjectures de fort peu de valeur sur l’époque de leur entrée dans la cité (Cic., de Rep., II, 30, 35.— Tit. Liv. I, 35.— Tacit., Ann., 11, 25.— Victor. viri ill. 6), l’antiquité ne nous fournit rien ou presque rien à leur égard. Elle nous fait seulement connaître qu’elles avaient le dernier rang dans le vote au Sénat (Cic., loc. cit.) et que les Papiriens étaient une gens minor (Cic., epist. ad fam., IX, 21), fait curieux, ensuite duquel un canton rural avait reçu ce nom (p. 50). La même remarque s’applique aux Fabiens, qui paraissent d’ailleurs avoir appartenu à la cité Colline. (p. 50, 73.)