Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 1.djvu/134

Cette page a été validée par deux contributeurs.
114
LIVRE I, CHAP. VI

Ainsi il en est encore des Lares honorés par couple, dans chaque rue[1]. Mais c’est surtout dans l’armée que cette division se retrouve : après l’annexion, chaque demi-tribu de la cité nouvelle y envoie cent hommes de cheval, qui portent la cavalerie civique à six centuries, avec leurs chefs également élevés de trois à six (et qui seront plus tard les seviri equitum Romanorum). L’infanterie a-t-elle été augmentée dans une proportion correspondante ? Nul témoignage direct ne l’affirme : mais l’usage également introduit plus tard de n’appeler les légions que deux par deux, semble l’indiquer suffisamment ; et c’est aussi sans doute à la suite du doublement des levées, que la légion aura six chefs de section et non plus trois seulement, comme autrefois. — Dans le Sénat, rien n’a été changé : le nombre antique de 300 restera normal jusqu’au VIIe siècle : mais cela n’empêche point que certains des hommes les plus considérables de la cité annexée n’aient dû être admis dans le conseil des Anciens de la cité Palatine. Rien non plus n’a été changé dans la magistrature souveraine : un seul roi commande aux cités réunies : il continue à ne nommer qu’un chef de la cavalerie, qu’un préfet urbain ; ses délégués principaux demeurent uniques. Ainsi la ville Colline subsiste dans ses institutions religieuses : dans l’organisation militaire, l’État demande à la population doublée des citoyens une double levée d’hommes : pour tout le reste, le Quirinal est absolument subordonné à la cité Palatine. D’autres indices l’attestent encore. L’appellation de familles mineures (minores gentes) s’applique certainement aux familles entrées les dernières dans la cité

  1. [Il s’agit ici des Lares Viales ou Compitales, placés à l’angle d’intersection des rues :
    … Geminosque… qui compita servant
    Et vigilant nostra semper in urbe Lares.
    (OVID., Fast. II, 613.) V. Preller, p. 492.]