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— Cocotte ! Sais-tu seulement ce que c’est ?

— Certainement, c’est s’amuser à sa fantaisie avec les hommes.

— Qui t’enseigne cette morale ?

— Personne. On se doute de bien des choses : à la pension, il y a la fille d’une de ces femmes, elle a toujours les plus beaux cadeaux.

— Ton oncle t’a mise dans une institution suspecte.

— Suspecte, oh non ! Les demoiselles Maupinais sont des personnes pieuses et sévères, qui ne soupçonnent rien. On parle entre élèves : la fille de la cocotte, Bernerette de Cœurvolant bavarde quelquefois avec Rita et avec moi ; elle sait par la servante de sa mère les amants qu’elle a. Elle est rigolboche lorsqu’elle nous conte ces histoires. J’en étais un peu jalouse pour Rita, parce que Rita l’aimait presque autant que moi, mais depuis des mois, elle me préfère.

— Revenons à nos projets : donc, je te garde cette nuit, et demain tu rentreras seule à la pension. Si ton oncle l’apprend, que lui dirons-nous ?