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LÉLIE

Et… Vous m’entendez bien.C’est trop, je ne veux plus
Te demander pour moi de secours superflus :
Je suis un chien, un traître, un bourreau détestable,
Indigne d’aucun soin, de rien faire incapable.
Va, cesse tes efforts pour un malencontreux
Qui ne saurait souffrir qu’on le rende heureux !
Après tant de malheurs, après mon imprudence,
Le trépas me doit seul prêter son assistance.

MASCARILLE

Voilà le vrai moyen d’achever son destin ;
Il ne lui manque plus que de mourir enfin
Pour le couronnement de toutes ses sottises.
Mais en vain son dépit pour ses fautes commises
Lui fait licencier mes soins et mon appui ;
Je veux, quoi qu’il en soit, le servir malgré lui,
Et dessus son lutin obtenir la victoire :
Plus l’obstacle est puissant, plus on reçoit de gloire,
Et les difficultés dont on est combattu
Sont les dames d’atours qui parent la vertu.


Scène VII

MASCARILLE, CÉLIE
CÉLIE

Quoi que tu veuilles dire, et que l’on se propose,
De ce retardement j’attends fort peu de chose ;