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LE BOURGEOIS GENTILHOMME.

ACTE PREMIER.

L’ouverture se fait par un grand assemblage d’instruments ; et dans le milieu du théâtre on voit un élève du maître de musique qui compose sur une table un air que le bourgeois a demandé pour une sérénade.



Scène I.

UN MAÎTRE DE MUSIQUE, UN MAÎTRE À DANSER, TROIS MUSICIENS. DEUX VIOLONS, QUATRE DANSEURS.
LE MAÎTRE DE MUSIQUE, aux musiciens.

Venez, entrez dans cette salle, et vous reposez là, en attendant qu’il vienne.

LE MAÎTRE À DANSER, aux danseurs.

Et vous aussi, de ce côté.

LE MAÎTRE DE MUSIQUE, à son élève.

Est-ce fait ?

L’ÉLÈVE.

Oui.

LE MAÎTRE DE MUSIQUE.

Voyons… Voilà qui est bien.

LE MAÎTRE À DANSER.

Est-ce quelque chose de nouveau ?

LE MAÎTRE DE MUSIQUE.

Oui, c’est un air pour une sérénade, que je lui ai fait composer ici, en attendant que notre homme fût éveillé.

LE MAÎTRE À DANSER.

Peut-on voir ce que c’est ?

LE MAÎTRE DE MUSIQUE.

Vous l’allez entendre avec le dialogue, quand il viendra. Il ne tardera guère.

LE MAÎTRE À DANSER.

Nos occupations, à vous et à moi, ne sont pas petites maintenant.

LE MAÎTRE DE MUSIQUE.

Il est vrai. Nous avons trouvé ici un homme comme il nous le faut à tous deux. Ce nous est une douce rente que ce monsieur Jourdain, avec les visions de noblesse et de galanterie qu’il est allé se mettre en tête, et votre danse et ma