Et moi, monsieur de Pourceaugnac.
À la bonne heure.
Croyez-vous, monsieur Oronte, que les Limosins soient des sots ?
Croyez-vous, monsieur de Pourceaugnac, que les Parisiens soient des bêtes ?
Vous imaginez-vous, monsieur Oronte, qu’un homme comme moi soit affamé[1] de femme ?
Vous imaginez-vous, monsieur de Pourceaugnac, qu’une fille comme la mienne soit affamée[2] de mari ?
Scène VI.
On vient de me dire, mon père, que monsieur de Pourceaugnac est arrivé. Ah ! le voilà sans doute, et mon cœur me le dit. Qu’il est bien fait ! qu’il a bon air ! et que je suis contente d’avoir un tel époux ! Souffrez que je l’embrasse, et que je lui témoigne…
Doucement, ma fille, doucement.
Tudieu ! Quelle galante ! Comme elle prend feu d’abord !
Je voudrois bien savoir, monsieur de Pourceaugnac, par quelle raison vous venez…
Que je suis aise de vous voir ! et que je brûle d’impatience… !
Ah ! ma fille ! Ôtez-vous de là, vous dis-je.