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Vous n’aurez, l’un ni l’autre, aucun lieu de vous plaindre.

ACANTHE.

Ah ! Myrtil, se peut-il que deux tristes amants… ?

TYRÈNE.

Est-il vrai que le Ciel, sensible à nos tourments… ?

MYRTIL.

Oui, content de mes fers comme d’une victoire,
Je me suis excusé de ce choix plein de gloire ;
J’ai de mon père encor changé les volontés,
Et l’ai fait consentir à mes félicités.

ACANTHE, à Tyrène.

Ah ! que cette aventure est un charmant miracle,
Et qu’à notre poursuite elle ôte un grand obstacle !

TYRÈNE, à Acanthe.

Elle peut renvoyer ces Nymphes à nos vœux,
Et nous donner moyen d’être contents tous deux.


Scène VII.


NICANDRE, MYRTIL, ACANTHE, TYRÈNE.

NICANDRE.

Savez-vous en quel lieu Mélicerte est cachée ?

MYRTIL.

Comment ?

NICANDRE.

Comment ?En diligence elle est partout cherchée.

MYRTIL.

Et pourquoi ?

NICANDRE.

Et pourquoi ?Nous allons perdre cette beauté.
C’est pour elle qu’ici le Roi s’est transporté ;
Avec un grand seigneur on dit qu’il la marie.

MYRTIL.

Ô Ciel ! Expliquez-moi ce discours, je vous prie.

NICANDRE.

Ce sont des incidents grands et mystérieux.