Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/168

Cette page n’a pas encore été corrigée

mais moi, je guéris par des paroles, par des sons, par des lettres, par des talismans, et par des anneaux constellés.

Lisette
Que vous ai-je dit ?

Sganarelle
Voilà un grand homme !

Lisette
Monsieur, comme votre fille est là toute habillée dans une chaise, je vais la faire passer ici.

Sganarelle
Oui, fais.

Clitandre, tâtant le pouls à Sganarelle.
Votre fille est bien malade.

Sganarelle
Vous connaissez cela ici ?

Clitandre
Oui, par la sympathie qu’il y a entre le père et la fille.



Scène 6

Lucinde, Lisette, Sganarelle, Clitandre.

Lisette
Tenez, Monsieur, voilà une chaise auprès d’elle. Allons, laissez-les là tous deux.

Sganarelle
Pourquoi ? Je veux demeurer là.

Lisette
Vous moquez-vous ? Il faut s’éloigner : un médecin a cent choses à demander, qu’il n’est pas honnête qu’un homme entende.

Clitandre, parlant à Lucinde à part.
Ah ! Madame, que le ravissement où je me trouve est grand ! et que je sais peu par où vous commencer mon discours. Tant que je ne vous ai parlé que des yeux, j’avais, ce me semblait, cent choses à vous dire : et maintenant que j’ai la liberté de vous parler de la façon que je souhaitais, je demeure interdit : et la grande joie où je suis, étouffe toutes mes paroles.

Lucinde