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54v REMERCIEMENT
Portez (le fous côtés vos regards brusquement^^
El ceux que vous pourrez counoiire,
Ne manquez pas, d’un haut Ion,
De les saluer par leur nom,
De quelque rang qu’ils puissent être.
Cette familiarité
Donne; à quiconque en use, un air de qualité»
Grattez du peigne à la porte
De la chambre du roi;
Ou si, comme je prévoi,
La presse s’y trouve forte,
Montrez de loin votre clfapeau,
Ou montez sur quelque chose
Pour faire voir votre museau.
Et criez sans aucune pause,
D’un ton rien moins-que nature! :
Monsieur l’huissier, pour le marquis un te’
Jetez-vous dans la foule, et tranchez du notable^
Coudoyez un chacun, point du tout de quartier;
Pressez, poussez, faites le diable
Pour vous mettre le premier;
Et quand même l’huissier,
A vos désirs inexorable,
Vous trouveroit en face un marquis repoussfttls-
Ne démordez point pour cela,
Tenez toujours ferme là ;
A déboucher la porte il iroit trop du votre;
Faites qu’aucun n’y puisse pénétrer,
t qu’on soit obligé de vous laisser entrer
Pour faire entrer quelqi e autre.
Quand ous serez entré, ne vous relâchez pas;
Pour assi(ger la chaise il faut d’autres combats
Tâchez d’en être des plus proches,.
En y gagnant le terrain pas à pas;
Et fii des assiigoants le prévenant amas
En bouche toutes les approcher
Prenez le parti doucement
D’attendre le prince au passag»i
Il coniioîtra votre visage,
Malgré votre déguisement;
Et lorsj sans tarder davanlags^