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Oh ! que les femmes sont du diable bien tentées,
Lorsqu’elles vont choisir ces têtes éventées,
Et que… ! Mais le voici… Cachons-nous toujours bien
Et découvrons un peu quel chagrin est le sien.


Scène 4



Horace, Arnolphe


Horace.

Je reviens de chez vous, et le destin me montre
Qu’il n’a pas résolu que je vous y rencontre.
Mais j’irai tant de fois, qu’enfin quelque moment…

Arnolphe.

Hé ! mon Dieu, n’entrons point dans ce vain compliment :
Rien ne me fâche tant que ces cérémonies ;
Et si l’on m’en croyait, elles seraient bannies.
C’est un maudit usage ; et la plupart des gens
Y perdent sottement les deux tiers de leur temps.
Mettons donc sans façons. Hé bien ! vos amourettes ?
Puis-je, seigneur Horace, apprendre où vous en êtes ?
J’étais tantôt distrait par quelque vision ;
Mais depuis là-dessus j’ai fait réflexion :
De vos premiers progrès j’admire la vitesse,
Et dans l’événement mon âme s’intéresse.

Horace.

Ma foi, depuis qu’à vous s’est découvert mon cœur,
Il est à mon amour arrivé du malheur.

Arnolphe.

Oh ! oh ! comment cela ?

Horace.

La fortune cruelle
A ramené des champs le patron de la belle.

Arnolphe.

Quel malheur !

Horace.

Et de plus, à mon très grand regret,