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Éraste.
D’un peu plus loin, et pour cause, monsieur.
Ormin.
Vous voyez le grand gain, sans qu’il faille le dire,
Que de ces ports de mer le roi tous les ans tire.
Or l’avis, dont encor nul ne s’est avisé,
Est qu’il faut de la France, et c’est un coup aisé,
En fameux ports de mer mettre toutes les côtes.
Ce seroit pour monter à des sommes très-hautes,
Et si...
Éraste.
L’avis est bon, et plaira fort au roi.
Adieu  : nous nous verrons.
Ormin.
Au moins, appuyez-moi
Pour en avoir ouvert les premières paroles.
Éraste.
Oui, oui.


Ormin.
Si vous vouliez me prêter deux pistoles,
Que vous reprendriez sur le droit de l’avis,
Monsieur...
Éraste.
Oui, volontiers. Plût à Dieu qu’à ce prix
De tous les importuns je pusse me voir quitte  !
Voyez quel contre-temps prend ici leur visite  !
Je pense qu’à la fin je pourrai bien sortir.
Viendra-t-il point quelqu’un encor me divertir  ?

Acte III , scène IV .

Filinte.
Marquis, je viens d’apprendre une étrange nouvelle.
Éraste.
Quoi  ?


Filinte.
Qu’un homme tantôt t’a fait une querelle.
Éraste.
À moi  ?
Filinte.
Que te sert-il de le dissi