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J.-B. POQUELIN DE MOLIERE.

la rendre plus rapide et plus claire, nous en avons séparé la partie purement littéraire ; d’autres notices, placées dans le courant de l’ouvrage, en tête de chaque pièce, offriront l’historique des divers incidents auxquels ces pièces ont donné lieu, ainsi que l’analyse ou la reproduction textuelle des jugements les plus remarquables qui en ont été portés depuis le dix-septième siècle jusqu’à nos jours.

On aura donc ainsi, au début de ce livre, l’histoire de Molière et de sa personne, et dans le courant du livre l’histoire de son œuvre, écrite par ses contemporains et les maîtres les plus autorisés de la critique moderne.

I

Le 27 avril 1621, un tapissier de Paris, Jean Poquelin, épousait dans l’église Saint-Eustache une jeune femme, Marie Cressè, dont les parents exerçaient la même profession. Le mari apportait en dot son fonds de commerce estimé deux mille livres, et produisant deux cents livres de bénéfice ; la femme apportait une somme égale. Le jeune ménage habitait alors une maison connue sous le nom de maison des Cygnes[1], ainsi nommée d’une ancienne sculpture qui en ornait la façade[2]. Cette maison était située à l’angle des rues Saint-Honoré et des Vieilles-Étuves, et c’est là que naquit au mois de janvier 1622, l’immortel écrivain ; voici son acte de baptême, découvert, en 1821, par Beffara sur les registres de Saint-Eustache :

« Du samedi 15 janvier 1622, fut baptisé Jean, fils

  1. Il n’est pas besoin de rappeler qu’avant le numérotage, les maisons étaient désignées chacune par un nom particulier, provenant d’une enseigne, d’un rébus ou d’une image sacrée ou profane figurée sur leurs façades.
  2. Eud. Soulié, Recherches sur Molière et sa famille, Paris, 1863, in-8o, p. 12. — Beffara, Dissertation sur Molière, p. 6. —