Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/379

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il semble avoir tourné toute la violence,
Dont il poursuivait l’alliance
De vous et de son fils.

"Ceux qui sur moi peuvent avoir empire
Par de lâches motifs qu’un faux honneur inspire,
Approuvent tous cet indigne lien ;
J’ignore encor par où finira mon martyre :
Mais je mourrai plutôt que de consentir rien.
Puissiez-vous jouir, belle Elvire,
D’un destin plus doux que le mien.

"Done Ignès."

(Il continue.)
Dans la haute vertu son âme est affermie.

Done Elvire
Je vais faire réponse à cette illustre amie,
Cependant apprenez, Prince, à vous mieux armer
Contre ce qui prend droit de vous trop alarmer.
J’ai calmé votre trouble avec cette lumière,
Et la chose a passé d’une douce manière ;
Mais à n’en point mentir il serait des moments,
Où je pourrais entrer dans d’autres sentiments.

Dom Garcie
Hé, quoi vous croyez donc…

Done Elvire
Hé, quoi vous croyez donc… Je crois ce qu’il faut croire.
Adieu, de mes avis conservez la mémoire,
Et s’il est vrai pour moi que votre amour soit grand,
Donnez-en à mon cœur les preuves qu’il prétend.

Dom Garcie
Croyez que désormais, c’est toute mon envie,
Et qu’avant qu’y manquer, je veux perdre la vie.


===