Adieu, vade retro, Satanas !
Quoi ! Tu ne m’ouvriras pas ?
Non.
Tu n’as point de pitié de ta femme qui t’aime tant ?
Non, je suis inflexible ; tu m’as offensé, je suis vindicatif comme tous les diables, c’est-à-dire bien fort, je suis inexorable.
Sais-tu bien que si tu me pousses à bout, et que tu me mettes en colère, je ferai quelque chose dont tu te repentiras ?
Et que feras-tu, bonne chienne ?
Tiens, si tu ne m’ouvres, je m’en vais me tuer devant la porte ; mes parents, qui sans doute viendront ici auparavant de se coucher, pour savoir si nous sommes bien ensemble, me trouveront morte, et tu seras pendu.
Ah, ah, ah, ah, la bonne bête ! et qui y perdra le plus de nous deux ? Va, va, tu n’es pas si sotte que de faire ce coup-là.
Tu ne le crois donc pas ? Tiens, tiens, voilà mon couteau tout prêt ; si tu ne m’ouvres, je m’en vais tout à cette heure m’en donner dans le cœur.
Prends garde, voilà qui est bien pointu.
Tu ne veux donc pas m’ouvrir ?
Je t’ai déjà dit vingt fois que je n’ouvrirai point ; tue-toi, crève, va-t’en au diable, je ne m’en soucie pas.
Adieu donc… Ay ! je suis morte.