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RECHERCHES SUR L’ISOLEMENT DU FLUOR.

CHAPITRE I.
ACTION DE L’ÉTINCELLE D’INDUCTION SUR QUELQUES GAZ FLUORÉS.


La haute température fournie par l’étincelle de la bobine de Ruhmkorff, produisant souvent un dédoublement partiel des composés binaires, nous avons pensé qu’il était intéressant d’étudier cette action sur un certain nombre de gaz fluorés.


Fluorure de silicium.

Nous avons employé dans ces recherches le dispositif si commode indiqué par M. Berthelot[1]. Dans une éprouvette de verre placée sur la cuve à mercure se trouve un certain volume de fluorure de silicium. Ce gaz, qui a été desséché au moment de la préparation, est laissé pendant cinq à six heures en présence d’une baguette de potasse fondue au creuset d’argent, afin d’être certain qu’il ne renferme plus d’humidité.

Deux tubes recourbés, remplis de mercure, donnent passage aux fils de platine qui amènent le courant (fig. 1). Nous nous sommes servi dans ces expériences d’une bobine actionnée par trois éléments Grenet, pouvant donner facilement dans l’air des étincelles de 0m,04.

On avait soin de bien faire jaillir l’étincelle entre les fils de platine maintenus au milieu de l’éprouvette, de telle sorte que cette étincelle ne pût s’étaler sur une paroi de verre. Enfin le mercure, l’éprouvette et les tubes étaient desséchés avec le plus grand soin.

Lorsque l’étincelle a passé pendant une heure, on arrête

  1. Berthelot, Essai de Mécanique chimique, t. II, p. 340.