Page:Mirecourt - George Sand.djvu/80

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Lorsqu’elle en est aux aveux, George Sand les fait aussi complets que possible. Elle donne avec beaucoup de franchise l’explication de l’acrimonie qui règne dans la plupart de ses ouvrages. Habituée à une vie princière, ses revenus ne suffisaient pas toujours à ses dépenses[1].

« Forcée de gagner de l’or, dit-elle, j’ai pressé mon imagination de produire, sans m’inquiéter du concours de ma raison ; j’ai violé ma muse quand elle ne voulait pas céder ; elle s’en est vengée par de froides

  1. C’est peut-être aux mêmes raisons qu’il faut attribuer le procès fait à la Société des gens de lettres. Seulement, madame Sand aurait dû réfléchir que certains de ses confrères n’ont pas douze mille livres de revenu, et ne gagnent pas annuellement, comme elle, le triple de cette somme. Les mille écus enlevés à notre caisse de secours nous ont empêchés de venir en aide à beaucoup de littérateurs un peu plus pauvres qu’elle.